La Police de la Navigation a déjà arrêté 131 « extracteurs » de drogue au port d’Anvers cette année, parmi lesquels de plus en plus de mineurs
Après seulement quelques mois en 2025, le nombre d’arrestations liées à la drogue dans le port d’Anvers a déjà passé le niveau de l’année dernière : 131 jusqu’à présent, plus que pour toute l’année 2024. La proportion de mineurs concernés est elle aussi frappante : 16 en 2024, contre déjà 31 sur les premiers mois de 2025.

Les groupes criminels recrutent délibérément des jeunes vulnérables et leur font effectuer des missions à haut risque contre rémunération.
Depuis les renforts accordés à la Police de la Navigation d'Anvers (https://www.policebe.org/5998/fr/actualites/un-an-depuis-la-creation-du-corps-de-securisation-portuaire-au-port-danvers-plus-de), plusieurs d’équipes de police sont présentes jour et nuit sur le terrain, ce qui permet des interventions rapides, par exemple lorsqu’un extracteur de drogue pénètre sur le domaine portuaire.
Au total, 150 personnes ont été arrêtées en lien avec le trafic de drogue en 2023, des extracteurs pour la plupart, et ce sur les deux rives de l'Escaut. Il s’agissait d’un record. Fin 2023, le phénomène du « conteneur de Troie » a fait son apparition : il consiste à introduire au sein du port des groupes d’extracteurs depuis la terre ferme en les cachant dans un conteneur.
En 2024, le nombre d’arrestations a légèrement reculé : 128, dont 98 extracteurs de drogues, au moment même où les contrôles ont été intensifiés. La présence policière accrue est probablement à l’origine de cette diminution, mais les groupes criminels adaptent constamment leurs modes opératoires.
Ces derniers mois, nous observons que des quantités de drogues beaucoup plus infimes sont transportées, et que les groupes d’extracteurs interceptés sont de plus en plus petits. Des jeunes vulnérables sont recrutés par les groupes criminels pour s’introduire dans la zone portuaire. Ils sont vite remplacés en cas d’arrestation. Il en résulte un nombre record d’arrestations liées à la drogue par la Police de la Navigation d'Anvers : 131 depuis le début de cette année, presque toutes pour des extracteurs (129).
Les extracteurs arrêtés par la Police de la Navigation d'Anvers sont systématiquement mis à disposition du parquet, et présentés devant le juge d’instruction ou le juge de la jeunesse. Les extracteurs recrutés par les organisations criminelles n’ont généralement pas conscience des peines de prison effectives ou des amendes qu’ils encourent, ni des dangers auxquels ils s’exposent en pénétrant de la sorte dans le domaine portuaire.
De plus en plus de mineurs
La plupart des personnes arrêtées sont de nationalité néerlandaise (61) ou belge (47), mais il y a aussi notamment des Albanais, Français ou Marocains. Elles sont pour la plupart originaires de Rotterdam et d’Anvers, ainsi que d’autres endroits aux Pays-Bas ou en Belgique. Certaines sont sans domicile fixe.
Un élément frappant est le nombre croissant de mineurs arrêtés : déjà 31 en 2025, contre 16 pour toute l’année 2024.
Dans un récent rapport, Europol a pointé du doigt cette pratique qui consiste à recourir à des jeunes dans le cadre de la criminalité organisée en vue d’éviter les poursuites. Une task-force opérationnelle impliquant entre autres la Police Judiciaire Fédérale belge a été créée. (https://www.europol.europa.eu/media-press/newsroom/news/eight-countries-launch-operational-taskforce-to-tackle-violence-service)
Enquêtes
La section judiciaire de la Police de la Navigation d'Anvers, créée l’année dernière, a déjà ouvert 67 enquêtes en 2025 sous la direction du parquet ou du juge d'instruction. La plupart de ces nouveaux dossiers est liée à la drogue. La section judiciaire de la Police de la Navigation travaille en étroite collaboration avec la Police Judiciaire Fédérale d’Anvers, qui a déjà ouvert 56 nouveaux dossiers liés au trafic de cocaïne par voie maritime depuis le début de cette année. La PJF cible plus spécifiquement les structures dirigeantes des organisations criminelles et leurs avoirs, mais aussi les intermédiaires chargés de recruter et de diriger les personnes qui exécutent les opérations d’extraction de drogue et commettent des faits de violence ou de blanchiment.
La Police Fédérale continue de s’investir aux côtés de tous ses partenaires, dont la Police Locale, les Douanes, la Justice et les services étrangers, pour endiguer au maximum le trafic de cocaïne par voie maritime.