Un nouveau concept au Code de la Route : le couloir de secours
Ce 1er octobre 2020 est entrée en vigueur la loi du 22 juin 2020 qui apporte des changements au Code de la route en ce qui concerne l'introduction des couloirs de secours et ce, afin d'imposer aux conducteurs de laisser un passage libre pour les véhicules prioritaires dans un trafic encombré.

Comme le montrait une enquête menée en 2018 par le SPF Mobilité et Transports, Vias Institute et le SIAMU, un quart des conducteurs ignorent ce qu’il convient de faire en cas de passage des services de secours ou d’autres véhicules prioritaires. Ceux-ci perdent souvent un temps précieux lorsqu’ils sont confrontés à un embouteillage. Il est en effet très difficile de manœuvrer pour dégager le passage, lorsqu'un conducteur est pris dans un embouteillage. Comment faire pour libérer l’espace nécessaire au passage d’un véhicule prioritaire ? Dans quelle direction faut-il aller ?
C’est donc pour cela qu’une disposition est rajoutée à l’article 2 du Code et prévoit que, désormais, dans une file, l’espace libre entre deux bandes de circulation peut être utilisé par les véhicules prioritaires visés à l’article 37 du CR lorsque la nature de leur mission le justifie.
Un point 8 est également ajouté à l’article 9 pour expliquer en pratique comment doit se former le couloir. Sur une voie à deux bandes dans le même sens de la circulation, les conducteurs circulant sur la bande de gauche doivent serrer le plus possible à gauche et ceux circulant sur la bande de droite le plus possible à droite. Si la chaussée comporte plus de deux bandes de circulation dans le même sens, les conducteurs qui circulent sur la bande de gauche serrent à gauche tandis que ceux qui circulent sur les autres bandes serrent à droite, de manière à créer un couloir de secours entre la bande de gauche et les autres.
Source: Code de la route
Pour info, ce système est déjà obligatoire dans d’autres pays, comme au Luxembourg, en Allemagne ou en Suisse, où il fonctionne très bien. Pensez-y quand vous voyagez, et imitez ce que font les conducteurs locaux en cas de bouchon, pour éviter de vous faire remarquer en mal.
Soulignons que ce système n’est pas limité aux autoroutes et grandes nationales. Par exemple, un bouchon sur la petite ceinture à Bruxelles nécessitera également de créer ce couloir, puisque la petite ceinture comporte au moins deux bandes de circulation.
Il faudra aussi veiller à créer d’office cet espace, dès qu’un bouchon se forme, sans attendre qu’un véhicule de secours ne se fasse entendre. C’est donc une obligation permanente dès ce 1er octobre !
Mais quid alors de la bande d’arrêt d’urgence ? Elle peut toujours bien entendu être utilisée par les services de secours, mais pour différentes raisons, les services d’urgence souhaitent aussi disposer de cette autre option qui est de passer entre les files. Quelles raisons ? La bande d’arrêt d’urgence est régulièrement encombrée par des véhicules en panne ou accidentés, elle recueille aussi les débris chassés des voies de circulation, et de plus en plus, elle a souvent tendance à être supprimée ou rétrécie au profit de l’ajout d’une bande de circulation supplémentaire ou d’une bande spéciale pour l’heure de pointe (E40 de BXL vers Leuven par exemple).
Signalons enfin que le couloir de sécurité est aussi intéressant pour les motocyclistes, car il s’installe là où les motards ont justement l’autorisation de se faufiler en cas de files. On a encore aujourd’hui certains automobilistes qui se font prier pour laisser passer les motards dans les files, mais ils n’auront désormais plus aucune excuse au fait de fermer la porte aux 2 roues motrices.
Rappelons par ailleurs aux motards qui remontent les files qu’ils sont censés le faire à vitesse très modérée, c’est-à-dire à maximum 20 km/h plus vite que les automobilistes, et que ce n’est pas leur rôle de jouer aux policiers en cas de non-respect de la règle.
Consultez également la FAQ du SPF Mobilité