La Police Technique et Scientifique a 100 ans !
Dans les coulisses des enquêtes judiciaires, la Police Technique et Scientifique (PTS) occupe une place centrale. Spécialisée dans l’analyse des scènes de crime, l’examen des empreintes ou encore le relevé des traces et l’analyse selon des méthodes scientifiques, elle fournit aux enquêteurs des éléments matériels, objectifs et irréfutables.

Cette année marque un événement majeur : le centenaire de la PTS, célébré le 3 avril 2025. Bien qu’il soit délicat de déterminer avec exactitude une date de création, cet anniversaire prend pour référence la signature de l’arrêté royal du 3 avril 1925, qui a établi un cadre juridique pour l’usage de la photographie dans les enquêtes judiciaires.
À cette occasion, la Police Fédérale mettra à l’honneur les membres de la PTS tout au long des prochains mois, et ce, jusqu’à la fin de l’année 2025.

Le 3 avril 1925, une étape charnière
L’arrêté royal du 3 avril 1925 constitue un texte fondateur encadrant l’usage de la photographie judiciaire en Belgique. Il a été adopté pour réglementer les procédures d’identification criminelle et standardiser les pratiques en matière de prise de vue, conservation et utilisation des photographies des suspects et condamnés. Il marque une étape clé dans la modernisation des techniques d’identification criminelle en Belgique.
100 ans d’évolutions
Depuis un siècle, la Police Technique et Scientifique (PTS) a connu des avancées majeures qui ont révolutionné les enquêtes criminelles. L’analyse des empreintes digitales, déjà utilisée au début du XXe siècle, s’est perfectionnée avec l’automatisation des bases de données. L’apparition de l’informatique et de la numérisation a également permis un traitement plus rapide et plus précis des preuves. L’une des révolutions les plus marquantes reste l’introduction de l’analyse ADN dans les années 1980, offrant une identification quasi infaillible des suspects et victimes. La balistique s’est modernisée avec des outils capables de comparer automatiquement les marques laissées par les armes à feu. De plus, les techniques de reconstitution faciale permettent aujourd’hui d’exploiter des images et des vidéos avec une précision inédite, tout comme l’évolution des méthodes de détection des substances chimiques et biologiques qui renforçent l’efficacité des enquêtes.
La Police Technique et Scientifique : une expertise pluridisciplinaire au service de la justice
Derrière l’appellation Police Technique et Scientifique (PTS) se cache plus de 500 collaborateurs, aux compétences diverses et variées. Ces experts jouent un rôle essentiel dans les enquêtes en exploitant les indices matériels laissés sur les lieux des faits.
Au sein de la Police Fédérale, la PTS est structurée en trois entités distinctes, chacune ayant une mission bien définie :
La Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT)
La Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT) dispose d’expertises de pointe à vocation supranationale, apportant un soutien spécialisé aux enquêtes menées sur l’ensemble du territoire. Ses experts interviennent dans des domaines très spécialisés tels que la comparaison des empreintes digitales, la comparaison faciale, la répression des faux documents, l’analyse audio et vidéo, ainsi que les sciences du comportement, notamment la polygraphie (communément appelé le « détecteur de mensonges ») etc.


Les CSI (Crime Scene Investigation)
Au sein des Directions déconcentrées de la Police Judiciaire Fédérale (PJF), on retrouve les équipes CSI. Ce sont ces policiers en combinaisons blanches, souvent vus à la télévision, qui interviennent notamment sur les scènes de crime. Leur mission est entre autres de figer les lieux, préserver les traces et collecter un maximum d’éléments exploitables.
Leur champ d’action est vaste et couvre des affaires aussi diverses qu’un homicide, une fusillade, un cambriolage, un attentat ou un incendie criminel par exemple. Leur travail de terrain est fondamental : ce sont eux qui assurent la préservation des preuves qui serviront à l’enquête et à l’instruction judiciaire.
Les Laboratoires de Police Forensique (FPL)
Les traces et objets collectés par les équipes CSI sont ensuite transmis aux Forensic Police Laboratories (FPL). Ces laboratoires, équipés de technologies de pointe (produits chimiques, scanners, techniques de révélation de traces d’empreintes et d’ADN, etc.), permettent d’analyser les indices recueillis sur les lieux des faits.
Contrairement aux équipes CSI, présentes dans toutes les PJF, il n’existe que 5 FPL implantés dans les arrondissements où se trouve une Cour d’Appel, à savoir Anvers, Bruxelles, Gand, Liège et Charleroi.

Un travail en synergie pour faire parler les preuves
L’efficacité de la Police Technique et Scientifique repose sur la complémentarité entre ces trois entités. De la collecte de traces sur le terrain à leur analyse approfondie en laboratoire, chaque maillon de cette chaîne est essentiel pour faire avancer les enquêtes et traduire les criminels en justice.
Grâce à leur rigueur scientifique et à l’usage de technologies de pointe, les experts de la PTS garantissent des résultats fiables, objectifs et exploitables, jouant ainsi un rôle clé dans la manifestation de la vérité et le bon fonctionnement de la justice.
Agenda 2025
Cette année sera incontestablement marquée par ce centenaire, avec de nombreuses initiatives mettant en avant nos collègues et le travail essentiel de la Police Technique et Scientifique. Jusqu’à la fin de l’année, vous pourrez découvrir ces métiers hors du commun à travers des vidéos, articles, podcasts et autres contenus sur nos réseaux.
Par ailleurs, le stand de la Police Judiciaire Fédérale lors des festivités du 21 juillet sera également aux couleurs de la PTS.
Un autre temps fort à ne pas manquer : une journée découverte, ouverte au public en septembre, où petits et grands pourront explorer cet univers fascinant à travers démonstrations, expériences et rencontres avec nos membres PTS.
Plus d’informations suivront prochainement.