Sécurité Routière : La tirette a dix ans
A l’occasion du dixième anniversaire de la tirette, l’institut VIAS a publié le résultat d’une enquête qui montre que le système est désormais bien accepté par plus de 4 conducteurs sur 5.
On est donc loin de la levée de bouclier du départ. A ses débuts, ce sont surtout les conducteurs qui voyagent à l’étranger dans les pays qui pratiquent la tirette depuis plus longtemps qui étaient contents de l’arrivée du système dans notre Code. Mais petit à petit, la majorité des conducteurs ont été conquis.
Mais il reste cependant des variations régionales importantes ! Les Flamands sont 87% à être convaincus, pour 82% des Bruxellois et 79% des Wallons. On peut expliquer cette différence en partie parce que le système était déjà poussé au nord avant même de devenir une obligation. Notamment parce que la population flamande est plus tournée vers les Pays-Bas, où la technique était pratiquée avec succès depuis plus longtemps, à savoir depuis 1989 déjà !
Quelle est l’utilité première de la tirette ?
Avec une tirette bien appliquée, on évite un forme d’anarchie dans les zones avec rétrécissement et on a aussi une meilleure utilisation de l’espace disponible sur la chaussée. L’anarchie, elle vient quand les véhicules qui doivent se rabattre le font un peu comme bon leur semble. Alors qu’avec la tirette, tout le monde le fait à un seul endroit, tout juste avant le rétrécissement. Et deux files de moindre longueur valent mieux qu’une grande file qui va remonter loin en arrière d’un rétrécissement. Un exemple concret : avant la tirette, il y avait sur le contournement sud de Nivelles un rond-point qui était régulièrement bloqué à cause d’ une file unique qui se formait à l’heure de pointe à l’accès à un autre rond-point. Tout le monde se plaçait sur une seule bande pour un rétrécissement qui se situait pourtant à plusieurs 100aines de mètres. Depuis que la tirette y est pratiquée, la file ne remonte plus jusqu’au rond-point précédent, libérant celui-ci. C’est un exemple concret qu’il vaut mieux deux files plus courtes plutôt qu’une seule mais bien plus longue.
Rappelons en quelques mots la règle du Code :
Le principe de la tirette est imposé aux endroits où une bande de circulation est interrompue lorsque la circulation est fortement ralentie. Ca concerne toutes les routes dont deux bandes de circulation au moins sont affectées à un même sens de circulation. Le conducteur de la bande qui sera interrompue doit continuer de rouler sur sa bande de circulation jusqu’au rétrécissement pour ensuite s’intercaler sur la bande de circulation où la circulation se poursuit. Les conducteurs se trouvant sur cette bande ininterrompue doivent laisser tour à tour un conducteur s’insérer.
En résumé, quand il y a un rétrécissement, et qu’un fort ralentissement s’est créé, on pratique une intégration alternée des files tout au bout, juste avant le rétrécissement, ce n’est pas compliqué. Quand la circulation est fluide, les règles de priorité classique s’appliquent.
Rappelons que l’accès à une autoroute ou à un rond-point par exemple ne sont pas concernés, ceux qui circulent déjà sur le RP ou sur l’autoroute gardent la priorité, mais peuvent alors, par sympathie, laisser un véhicule s’insérer devant eux. C’est sans obligation cependant.
Commissaire Olivier Quisquater
Police de la Route
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- Plan national de sécurité 2022-2025 - Le sujet de cet article s’inscrit dans la lutte contre le phénomène Sécurité routière
